La revente, plus qu’un marché, une vraie tendance de fond

24/01/2023 - Mis à jour le 12/01/2024

La revente, plus qu’un marché, une vraie tendance de fond
Au cours de l’année 2021 des centaines de marques (beaucoup dans l’industrie du vêtement) ont créé des programmes de revente de produits en France, en Europe aux Etats-Unis pour répondre a une demande de plus en plus accrue pour les produits d’occasion. Le phénomème de transformation de cette industrie est impressionnant. Des dizaines de grandes marques ont sauté le pas et développé leur programme de revente d’occasion. On pourrait se dire que ‘revendre ses produits inutilisés’, a toujours existé. En témoignent les brocanteurs, les marchés aux puces ou les boutiques d’achat-vente qui ont toujours fait part de notre paysage. Cependant, comme une lame de fond, le marché a pris de l’ampleur avec l’avènement du numérique dans les années 2000 et l’apparition de sites d’enchères ou de petites annonces qui auront été les premiers acteurs du secteur de la seconde main. Depuis, la réussite de startups emblématiques du secteur comme Vinted ou Vestiaire Collective auront remis en question le modèle économique du marché mondial de l’habillement. L’industrie va vite comprendre l’intérêt et l’urgence à créer ses propres programmes de revente pour ne pas être débordé par ces startups. Récit passionnant d’une année 2022 qui aura vu une consolidation et un enthousiasme toujours plus grand des consommateurs pour les programmes de revente.

Pourquoi les consommateurs sont-ils si friands du concept de recyclage ?

Vide-grenier, vide-tiroir, yard sale, brocante, marché aux puces les Français sont friands des week-end de printemps ou on chine des produits de toute sorte. Depuis l’internet et la formidable force de frappe qu’il représente a permis au secteur de la seconde main de s’étendre à d’autres produits, souvent plus neufs, comme les vêtements ou les téléphones, tablettes mais aussi les matelas et de multitudes produits différents.
Les mentalités ont beaucoup changé à fur et à mesure que les média se sont fait écho des changements climatiques en cours et de notre hyper-consommation posant problème sur les matières premières et les montagnes de déchets qu’ils créent. En plus d’un problème environnemental, notre appétit croissant pour la consommation a transformé nos foyers en espace de stockage de produits de toute genre souvent mal, peu ou tout simplement pas utilisés. Les incitations à revendre ces objets inutilisés se sont développées. Souvent la motivation financière est le déclencheur d’un acte de consommation raisonné. Le trop plein de consommation, est à l’origine du marché de la seconde main et ce n’est pas bon signe. L’occasion étant le symptôme de notre hyper-consommation devrait-on, dans un monde idéal, n’acheter que ce dont nous avons besoin ? Et ainsi si le marché de l’occasion disparaissait, cela serait le signe que notre consommation aurait baissé et que nous deviendrions raisonnable en n’achetant que le strict nécessaire et de bonne qualité pour ne pas avoir à le revendre ?

Le marché de la seconde main au service de la première

C’est dans un contexte de transformation des modes de consommation et de prise de conscience écologique que le marché de la seconde main continue son irrésistible ascension avec, pour l’année 2022, une nouvelle croissance à deux chiffres, de 22%. Cela représente un marché mondial de 105 milliards d’euros. On estime, en France, qu’environ 46% des consommateurs ont déjà acheté un produit d’occasion.
Cependant, point d’occasion sans neuf, c’est un peu l’histoire de l’oeuf et de la poule et les grands fabricants ont en tous pris conscience. Maintenant l’occasion est partie prenante de l’économie globale, elle n’est plus un vague assistant mais représente un véritable espace de marge et de reconquête de la clientèle qui avait disparu des magasins physiques au profit des sites internet.